•  

    Cela faisait longtemps que Lee n'était pas sorti de chez lui. A vrai dire il sortait rarement, il aimait le petit confort de son nid douillet et protecteur. Mais cette fois-ci, il avait de bonnes raisons. De « vieux amis » étaient de retours à Nowhere, du moins c'est ce qu'il avait entendu, il voulait donc en être sûr.

    L'air frais du mois d'octobre s’engouffrait dans les ondulations châtains de ses cheveux un peu trop longs et coupé inégalement, et pour cause, il les coupait lui-même. Au bout de plusieurs minutes de marche, une dizaine, il arriva à l'école. L'école, était une ancienne école secondaire, totalement vide et abandonnée, depuis quelques années elle servait de lieu de rendez-vous à toute personne qui désirait se faire voir tout en s'amusant. C'était une sorte de club, mais un club gratuit, insalubre et peu fréquentable. De toute manière rien n'était fréquentable à Nowhere et tout était insalubre, ou presque. C'était aussi le seul « club » que possédait Nowhere, mise à part le club de Strip Tease à l'ouest de la ville, mais Lee n'y avait jamais mit les pieds, il était bien trop timide pour ça.

     

    Il pénétra pour la première fois la nuit dans la cour de l'École. L'allure qu'avait les lieux la nuit n'avait rien à voir avec le jours. Les bâtiments étaient bruyants et laissaient échapper de la musique, des voix, des cris, et parfois même des débris de verres brisés ou piétinés. Lee évitait la plupart du temps ce genre d'endroit. Ne sachant pas vraiment qui il allait trouvé réellement ni où il devait se rendre exactement, il traversa la cour de récréation et ses jeux rouillés pour entrer dans le bâtiment en face de lui.  

     

    La fumée de cigarette, les néons et le volume de la musique lui firent tourner la tête durant quelques secondes. Puis il reprit ses esprits. Il trouva ceux qu'ils cherchaient, mais il y avait une personne en plus avec eux. C'était un garçon, grand avec de longs cheveux blonds foncés, il était très beau. Il portait un costume de groom cramoisi et jouait du synthétiseur. Sicko chantait et Iakov jouait de la guitare, cela n'avait pas changé même après toutes ces années. Il regarda autours de lui. Lee n'imaginait pas qu'il puisse y avoir autant de monde ici, il pensait trouver un ou deux groupes de junkies, mais pas une foule pareil. Certains dansaient de toutes leurs forces, d'autres discutaient entre-eux, criant pour tenter de couvrir le bruit de la musique, et d'autres encore étaient avachis sur les sofa dégueulasses qu'on avait sans doute trouvé sur le bord de la route. Car oui, tout le monde mettait la main à la patte pour essayer de rendre l'école un minimum vivable, heureusement on avait besoin de pas grand chose et à Nowhere, tout le monde savait se débrouiller.

    Une chevelure bleue turquoise capta son regard durant quelques secondes, puis il partit à la quête d'une bouteille de bière afin de paraître un peu moins tâche dans le décors …

     

     


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  • « Pourquoi t'as dessiné une croix satanique sur ton front ? demanda Isylio à sa petite amie.

    -Hein ? J'entends rien !

    -J'ai dit : « Pourquoi t'as dessiné une croix satanique sur ton front ? », répéta-t-elle un peu plus fort, je trouve ça moche. »

    Askela ne comprit toujours pas ce qu'Isylio voulait lui dire et se contenta de lever les épaules, comme ça, cela ne l'engageait en rien.

    La musique cessa un instant pour reprendre de plus belle, Isylio se hissa sur la pointe des pieds, le groupe avait changé, c'était à présent deux jeunes hommes qui jouaient et chantaient.

    Elles se cachaient encore et toujours. Askela était de plus en plus irritable à cause de cela, jouer la simple amie en publique l'agaçait au plus au point. Elle n'aimait pas se cacher et voulait crier au monde entier qui elle était.

    Elle glissa sa mains autours de la taille de la brune mais celle-ci se dégagea de son étreinte dans un glissement de hanche.

    « Tu fais chier ! » cracha Askela avant de s'en aller.

    Isylio se sentit honteuse et coupable de l'avoir mise ainsi en colère. Elle détestait lorsqu'Askela était la plantait ainsi, elle avait toujours peur qu'un jour elle aille voir ailleurs, une autre fille qu'elle. Rien que d'y penser elle avait les larmes aux yeux. Elle se décolla du mur et alla rechercher sa petite amie dans la foule compacte de danseurs.

     

     


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  • « T'en as pas marre de te balader tout le temps avec ton cahier ? » demanda Alice avant d'avaler une gorgée de bière.

    Elle était avachie sur un canapé vert émeraude, enfin il devait l'être, clairsemé de brûlures de cigarette et de tâches en tout genre. Chris, était posée en équilibre sur un des accoudoirs et écrivait dans un petit cahier en cuir noir. Entre-elles, se trouvait Syno Cook, une de leurs connaissances.

    « Nan j'en ai pas marre, et puis ça te dérange pas que je sache ! » lui répondit son amie en tournant la tête vers elle.

    La musique était moins forte que tout à l'heure et personne n'avait besoin de hurler pour pouvoir s'entendre.

    « Accompagnes-moi danser, gémit la brune en posant la bouteille maintenant vide à ses pieds.

    -Attends deux minutes, je finis d'écrire un truc.

     

    -Merde. »

     

    Alice se leva et alla se trémousser de façon plutôt indécente, comme à son habitude, au milieu des autres. Chris rangea alors son petit carnet dans son sac qu'elle cachait toujours derrière le canapé. Puis, elle jeta un regard circulaire autours d'elle. Elle remarqua une personne qu'elle n'avait encore jamais vu ici, et d'habitude elle connaissait toutes les personnes qui venaient faire la fête ici, pas qu'elle était populaire, loin de la, mais à Nowhere tout le monde connaissait tout le monde, ne serait-ce que de vu. Ou bien de réputation pour certains.

    Elle donna un coup de coude à Syno et lui demanda :

    « Tu le connais lui ?

    -Nan, du moins je m'en souviens pas », répondit-il en passant une main dans ses cheveux ébènes.

     

    Elle haussa les épaules, après tout, elle s'en fichait, il y avait parfois des gens de passages à Nowhere, ils ne restaient jamais bien longtemps.  

    Puis son attention revînt sur son ami. Syno et elle se connaissaient depuis quelques années, ils avaient eu deux ou trois aventures d'un soir mais ce n'était pas sûr que Syno s'en souvienne. Il était constamment décalqué. Lorsqu'on le voyait en ville en plein jour, ce qui était plutôt rare, on avait plutôt l'impression qu'il se traînait. Il était flasque et vide. Chris elle se souvenait bien des quelques soirées intimes passées en sa compagnie; décevantes.

    « Je sais pas si je t'ai raconté, commença-t-il en levant les yeux vers la jeune fille, l'autre jour j'étais une boite. C'était hors de la ville, j'avais des potes qui m'avaient invités, ou alors c'était quand je me suis paumé en voiture. Je sais plus. Mais j'étais en boite, je danse tu vois, normal quoi ! Et la … tu m'écoutes ? demanda-t-il à Chris en lui secouant le bras.

    -Ouais, ouais, je t'écoute.

    -Donc je danse, sur la piste, y'avait du monde autours de moi, on devait être un samedi ou un vendredi, un truc comme ça. Et la, un gars arrive et me menace avec un flingue. Un putain de flingue, mais t'imagine ! Un vrai de vrai, pas comme à la télé. Devant tout le monde le gars, un fou furieux ! Heureusement que ses potes était là pour le calmer sinon j'étais foutu, putain de foutu. Putain mais t'imagine un peu la scène !

    -Hum » acquiesça Chris.

    Elle avait l'habitude des histoires abracadabrante de Syno, il en avait toujours à raconter. La vérité c'est qu'il délirait la moitié de sa vie et que l'autre moitié il l'a passait à dormir dans sa chambre d'adolescent chez ses parents. Impossible pour lui de garder un travail plus de deux semaines, impossible pour lui de mener une vie normale. Malgré tout, c'était un gentil garçon et Chris l'aimait bien. Jamais il ne cherchait à faire du mal à personne et il était plutôt drôle, à sa manière. Parfois elle s'inquiétait pour lui, elle voulait faire des trucs pour l'aider mais elle savait pas quoi. Il fumait de l'herbe depuis longtemps et ça l'avait rendu malade quelques fois. Une fois, elle s'en souvient encore, il avait dégueulé sur ses chaussures, des sandales en plus. Mais elle ne lui en avait pas voulu. On pouvait pas en vouloir à Syno, il était plus comme nous. Il était plus tout à fait et en même temps pas tout à fait ailleurs. Il était perdu.

    « J'y vais, dis à Alice que je me casse » dit-elle à son attention.

     

    Il hocha la tête. De toute manière il allait pas lui dire, si ça se trouve il avait même pas entendu.  


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  • « T'as pas vu Askela ? lui demanda celle-ci, l'air inquiète.

    -Pas depuis une heure, peut être même deux. J'en sais rien. Je sais pas l'heure qu'il est. »

    La brune soupira. Elles prirent la porte toutes les deux et traversèrent la cour. Chris ouvrit la bouche en grand en essayant d'attraper le plus d'air frais possible.

    « Tu vas attraper froid … en plus tu ressembles aux poissons, ceux collés aux aquariums » s'amusa Isylio.

     

    Chris ferma alors sa bouche et se contenta de hausser les épaules. Arriver au bout de la rue elle se saluèrent. Chris continuait tout droit tandis qu'Isylio prenait la rue à sa gauche. Ce soir là elle ne rentrait pas chez elle, elle allait chercher Askela. Elle voulait la voir, être sûr qu'elle était bien chez elle. Elle était toujours inquiète, s'imaginant des scénarios plus terribles les uns que les autres. Mais elle chassa très vite ses pensées de sont esprit de peur que celles-ci lui portent malheur …


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  • Askela était rentrée un peu plus tôt avec Sicko. Avec Sicko et Klaus plus exactement. Elle était ivre et eux mal attentionnés. Mais ça elle le voyait pas, elle les trouvait beaux, elle voulait passer du temps avec eux, du bon temps. Elle les amena chez elle. « Trop facile. » pensa alors Sicko. Askela était une proie tellement facile. Peut être même un peu trop, elle était moins attirée par elle que par une autre mais ceci n'était pas le cas de Klaus. Sa première proie, la toute première, il s'en souviendrait sans doute toute sa vie, sa vie qui allait durer une éternité.

    Elle vivait dans une grand maison familiale entourée d'herbes qui avaient jaunies au soleil. Elles étaient aussi beaucoup trop hautes. L'intérieur était silencieux, presque désert. Mais sa sœur et ses parents étaient tout de même là, ils dormaient. Elle les entraîna dans sa chambre. Elle avait une grande chambre au papier-peint défraîchi et au parquet abîmé. Son lit était immense, il paraissait d'autant plus grand qu'un épais couvre-lit pastel y était posé. Ses autres meubles étaient fait de bois, et la peinture était à peu près partout écaillée, certain d'entre-eux avait même des bosses ou des craquelures qui trahissaient leurs mauvais traitements.

     

    Klaus attendait dans le salon, il tournait en rond dans la petite pièce et attrapa un livre qui traînait par là. Il patienterai plus vite en lisant mais son excitation était à son comble.  


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